Les sentinelles

Les ateliers vidéo de Florent Meng dans le lycée René Descartes ont été proposés à deux classes : une classe 2nde et une classe de 1ère parcours Gestion Administrative, encadrées par Nathalie Nziecki.

Comment imagineriez-vous votre ville en 2070 ? Quel message souhaiteriez-vous faire passer aux générations futures ? Ces deux questions ont constitué la base des réflexions et des échanges entre l'artiste et les lycéen·ne·s.
Une séance d'échange entre élèves et artiste a tout d'abord précédé les séances de pratiques. Florent leur fait découvrir un extrait de son court-métrage Dunes of Delete puis les interroge sur la représentation par l'image des utopies ou des dystopies.

"Connaissez-vous ces mots ?" leur a demandé Florent Meng. Les élèves sont resté·e·s muet·te·s. Les deux registres étant au programme (littérature et philosophie), leurs professeures en ont profité pour leur rafraichir la mémoire. Florent Meng saisit également ce moment pour leur citer des exemples comme certains romans d’anticipation (Meilleur des mondes de Huxley, 1984 de George Orwell) et longs-métrages (Mad Max par George Miller, Bladerunner par Ridley Scott). Les lycéen·e·s découvrent alors les enjeux et les différentes approches du genre. L'artiste partage avec eux d'autres références tels que What Shall We Do Next? de Julien Previeux et La jetée de Chris Marker.

"Transmettre mon engagement sur une pratique de l'image est un objectif pour moi. Je mets tout en œuvre pour leur faire comprendre que leur production est un "jeu sérieux". Il n'y a pas de mauvaises idées au départ. La création consiste à penser comment rendre ces idées transmissibles à un public qu'on ne connait pas." F.M.

Les séances qui ont suivi, ont été rythmées par la rédaction par petit groupe de travail de mini-scénarios collectifs autour de la projection des lycéen·ne·s dans 50 ans. Comme une anticipation de la situation, beaucoup de lycéen·ne·s ont imaginé des scénarios sanitaires catastrophiques.
Au début de la séance, les feuilles sont restées blanches. Toutefois les idées ont émergé doucement et certain·e·s élèves, qui semblaient timides, ont libéré leur imagination. Comment construire ses plans ? Quels accessoires apporter ? Quels appareils et quels points de vue choisir ? Combien de personnes doivent être présentes ? L'expérience est ludique et leur permet de se glisser dans la peau d'un·e professionnel·le de l'image.

Une fois les scripts travaillés et validés par Florent Meng, les équipes de tournage se sont postées dans différents endroits de l’établissement pour y réaliser des prises de vue. Trois à quatre séances ont été nécessaires pour les tournages. Les prises de vue sont réalisés à la fois avec des appareils photo et un trépied, mais aussi avec leur smartphone et l'application Snapchat. La majorité des élèves prennent à cœur la manipulation du matériel. Florent Meng a également apporté un micro. Les élèves sont fasciné·e·s par ces accessoires et posent de nombreuses questions. Réel travail collectif, demandant coordination, patience et écoute des autres, les séances ont vu émerger les idées grâce aux conseils avisés et à la bienveillance de l’artiste et des professeures référentes.

Dans le projet de Florent Meng, les élèves sont devenu·e·s acteur·trice·s mais aussi à tour de rôle scripts, metteur·se en scène et preneurs·e de son. Acquérant rapidement une autonomie dans la prise en main du matériel et dans la réalisation de leurs idées, les élèves ont été totalement impliqué·e·s dans la construction des projets. Florent Meng a su écouter chacune de leurs idées et les aider à les transposer en images animées. Ce sont les élèves qui ont tourné chaque prise. Le montage a été pris en charge par Florent Meng à la suite des séances.

Les courts-métrages seront disponibles dès le 1er juillet 2020.